« C’est totalement insensé : en Suisse, tout est cher sauf l’électricité »

22.10.2020

Cuisiner, nettoyer et bientôt conduire sa voiture - pour faire tout cela, Rafael Stadelmann utilise une électricité solaire autoproduite. En tant que gérant de la société Solarmarkt GmbH, il se bat pour que, demain, les installations photovoltaïques soient installées dans chaque foyer avec la même évidence que le sont les chauffages. Dans une interview, il parle du développement du secteur, de son importance pour la stratégie énergétique 2050 et nous confie pourquoi les projets les plus modestes sont souvent ses préférés.

Rafael Stadelmann, gérant de la société Solarmarkt, dans une interview avec l’entreprise Ernst Schweizer.

Monsieur Stadelmann, comprenez-vous qu’il existe encore une certaine réticence envers l’énergie solaire ?

Rafael Stadelmann : non. Quelque part, le soleil brille et l’on obtient de l’énergie sous sa forme la plus pure. C’est quand même fou ! Et tellement cool ! Néanmoins, il existe évidemment des raisons à cette réticence.

 

Lesquelles ?

Rafael Stadelmann : les gens continuent de penser que le photovoltaïque doit leur rapporter de l’argent au lieu d’apprendre à vivre avec l’idée qu’ils peuvent en économiser beaucoup. Pour moi, c’est incompréhensible. Au bout de 10 à 15 ans, une installation photovoltaïque sur une maison individuelle est amortie rien qu’avec sa propre consommation. Et ensuite, on peut économiser des frais d’électricité pendant une dizaine d’années – sans parler de l’écologie. Que demander de plus ? Je pense qu’un important travail d’information est encore nécessaire. Mais les maisons privées ne sont pas le seul domaine dans lequel ce potentiel doit être exploité. Il est urgent que quelque chose se passe, en particulier dans les grandes installations et les installations industrielles.

 

Qu’en est-il des installations industrielles ?

Rafael Stadelmann : ce qui est dommage, c’est que nous soyons en partie toujours dépendants des subventions, car le prix de l’électricité est maintenu artificiellement à un niveau très bas. C’est totalement insensé : en Suisse, tout est cher, sauf l’électricité. C’est la raison pour laquelle une installation photovoltaïque est avant tout rentable pour sa propre consommation, mais pas nécessairement pour injecter du courant. Une installation photovoltaïque dans des halles industrielles qui n’ont pas ou peu de consommation propre ne vaut donc pas la peine. C’est pourquoi nous avons d’immenses toitures non utilisées. Sans ces surfaces, nous n’atteindrons jamais les objectifs de la stratégie énergétique 2050. Il est donc urgent de trouver un nouvel élan. Une action politique s’avère nécessaire. En réalité, nous souhaitons que l’énergie solaire soit accessible à tous. Nous devons donc exploiter les grandes surfaces de manière optimale. De plus, nous devons recruter de toute urgence du personnel. Et cela représente aussi un défi majeur pour le secteur. 

Mais un environnement porteur de sens et dynamique devrait attirer les foules. Où est donc le problème ?

Rafael Stadelmann : la pénurie de main d’œuvre spécialisée touche particulièrement le secteur solaire car l’offre de formations et de cours n’est pas encore assez bien développée. 

 

Que manque-t-il aux formations ?

Rafael Stadelmann : le sex-appeal. Sur le site web de l’installateur solaire, la première chose que je vois est une personne en train de monter une installation. Dommage ! Cette profession a bien plus à offrir que cela. Il est question de calculs statiques, d’électricité, de commande, de mise en réseau, d’électromobilité et bien plus encore. De plus, il est possible d’évoluer dans des directions très différentes, par exemple dans la programmation ou la planification. Beaucoup ignorent à côté de quoi ils passent. 

 

Comment rendre cette profession plus attractive ? 

Rafael Stadelmann : d’une part, nous devons mieux faire connaître ses atouts. Mais nous avons également besoin du soutien des hautes écoles. Si nous regroupons tous nos contenus dans un CAS ou MAS, la profession aura un tout autre pouvoir d’attraction. Pour de nombreux ingénieurs en électronique, ce serait une excellente opportunité pour se spécialiser. Mais nous devons aussi bien sûr balayer devant notre propre porte. Chaque entreprise peut apporter sa contribution.

 

Quelle forme pourrait prendre celle-ci ? 

Rafael Stadelmann : nous devons en particulier donner une chance aux personnes issues d’autres secteurs ou ayant changé d’orientation professionnelle. À cause du coronavirus, de nombreuses personnes se retrouvent actuellement à la rue, par exemple les concepteurs de stands. Ils ne sont sûrement pas maladroits et pourraient parfaitement suivre une formation. Même chez Solarmarkt, nous avons de nombreuses personnes issues d’autres secteurs, des personnes particulièrement fiables. Notre directeur de marketing est docteur en biologie. Et de nombreux employés de commerce technophiles ont réussi à acquérir une expertise technique. Ils démarrent leur carrière dans le service interne et évoluent dans les secteurs de la technique, de la vente, du marketing ou de la gestion d’entreprise. Je trouve que cette perméabilité est très importante. Je pense que c’est l’une des particularités de notre entreprise.

Qu’est-ce qui fait la différence de la société Solarmarkt GmbH ?

Rafael Stadelmann : le dynamisme, la liberté d’action, la responsabilité individuelle. Et bien entendu, la volonté de donner du sens à notre travail. Les gens sont motivés et veulent faire bouger les choses. J’en reste convaincu.

 

Quels sont les projets qui vous passionnent le plus ?

Rafael Stadelmann : nous vendons des installations géantes avec une puissance de plusieurs mégawatts. Notre plus grande installation associée garantit une puissance de crête de 6,5 mégawatts. C’est génial. Mais je suis toujours très fier lorsqu’il nous est impossible de résoudre une tâche avec le produit standard. C’est pourquoi c’est avec les petites installations que je prends le plus de plaisir. Ce sont les plus complexes, mais aussi les plus chargées d’émotions.  

 

Par exemple ?

Rafael Stadelmann : en fait, le photovoltaïque est une technologie simple. Mais lorsque l’on souhaite équiper une cabane CAS isolée en photovoltaïque, afin que la radio et une petite lampe puissent rester allumées toute l’année, l’opération est beaucoup plus complexe. En plus de l’installation photovoltaïque, il faut des batteries d’accumulateurs, des délestages, des régulateurs de charge, des prévisions détaillées du rayonnement, des distributions secondaires spéciales et bien plus encore. C’est la discipline reine des installations solaires. L’énergie dans des lieux isolés est beaucoup mieux valorisée. Elle ne va pas de soi comme lorsqu’elle sort d’une prise en ville. 

 

Pourquoi travaillez-vous avec la société Ernst Schweizer AG ?

Rafael Stadelmann : c’est une longue et solide collaboration. L’ancien dirigeant de l’entreprise Hans Ruedi Schweizer était l’un des pionniers du secteur. Schweizer a conçu des produits spécialement pour le marché suisse. Ils sont conformes aux normes et aux spécifications locales. Chez de nombreux acteurs mondiaux, les produits sont optimisés pour le marché mondial, mais non pour la Suisse. 

 

Que faut-il au système de montage pour avoir du succès sur le marché suisse ? 

Rafael Stadelmann : la rapidité est très importante en Suisse. Les artisans coûtent assez cher, c’est pourquoi une installation doit être rapidement installée sur le toit. Les systèmes de Schweizer sont faciles et rapides à installer. Mais la flexibilité est également très importante. Et elle est garantie chez Schweizer. C’est pourquoi nous pouvons réaliser des projets qui semblent presque impossibles. Nous pouvons en être fiers. 

Quel genre de projet apparemment impossible ?

Rafael Stadelmann : par exemple, un gymnase en Suisse orientale. Du point de vue d’un concepteur, le chantier est une catastrophe : avec une cage d’ascenseur et des dômes d’éclairage, il est quasiment impossible d’installer une installation photovoltaïque sur un tel toit avec un système traditionnel – ou alors seulement une très petite. Avec le système de montage MSP de Schweizer, nous avons pu profiter au maximum de la toiture. Et même si l’on peut voir que c’est une installation complexe, l’ensemble paraît tout de même très harmonieux.

 

Donc, vous recommanderiez la collaboration avec Schweizer ?

Rafael Stadelmann : absolument. Et pas uniquement car les produits m’ont convaincu, mais également pour les personnes qui se trouvent derrière. Nous prenons le même plaisir à travailler ensemble et notre collaboration est excellente et très respectueuse. Que demander de plus ? 

 

À titre privé, comment utilisez-vous l’énergie solaire ?

Rafael Stadelmann : nous avons une installation sur toit en pente sur la maison et un accumulateur avec lequel je vais bientôt désormais également recharger ma nouvelle voiture électrique. J’aime vraiment cette installation. Nous produisons à la maison notre propre électricité verte, qui nous permet non seulement de cuisiner, de nettoyer, de lire ou de regarder la télévision, mais aussi désormais de conduire notre voiture. C’est tout simplement génial !

Source : Ernst Schweizer AG

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